La scala de Santa Regina ?

La voie de communication moderne du Niolo située à l’est en direction de l’axe routier Ponte Leccia-Corte est aujourd’hui nommée Scala de Santa Regina en référence à Maria vergine, la vierge Marie, ou bien à Junon Regina, la reine des cieux épouse de Jupiter. Or, l’appellation Santa Regina de ce lieu résulte d’un choix délibéré ou plus vraisemblablement d’une altération historiquement récente du toponyme original.

Pour en apporter une preuve, il suffit de se plonger dans une archive datée de 1785.

Le lundi 10 janvier 1785, trois hommes appartenant à la communauté de Corscia, le révérend Don Marco Giovanni Maestracci, rescapé d’un procès intenté par l’administration française en 1774, Gianfilipe Albertini et Antonio Gianmarchi certifient devant le Révérend Don Felice Colonna, originaire de Prato de Giovellina et alors curé de Corscia, que l’abbé Piazza de Bastia reçoit depuis plus d’une dizaine d’années le bénéfice simple d’une église paroissiale de la communauté de Santa Laurina.

 

Ils précisent que cette église est tout à fait abandonnée et qu’elle est « l’antica matrice ». Les trois hommes indiquent que la communauté de Santa Laurina n’est plus habitée depuis plus de trente années, soit au moins depuis les années 1750, et que sa population était évaluée à soixante familles.

 

Outre les trois hommes précités, trois témoins attestent de la véracité des dires. Ce sont Giuseppe Giamarchi, travailleur, Filippo Maestracci et Salvatore Costa, tous deux étudiants.

Et, en effet, à peu de distance en contrebas de l’ancien chemin de la Scala, l’on trouve les vestiges de l’ancienne chapelle de Santa Laurina. Aux alentours, le site est propice à un habitat dont il conviendrait de tenter de retrouver les traces. De même, les environs immédiats, relativement bien exposés et accessibles, suggèrent la possibilité d’une zone de culture.

Dès lors, ne devrait-on pas dédier la Scala à Santa Laurina ?

Jacques Denis

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