1914 : une autre façon de faire la guerre

Les cartes postales anciennes révèlent parfois un contenu inattendu. En témoigne une carte postale écrite le 11 septembre 1914 par un gendarme en opération à Calacuccia. Le texte qui suit est la retranscription intégrale.

B/M 18 -

Calacuccia, Corse

le 11-9-14      21 heures 30

Ma chère Titine,

avant de me coucher je veux te donner de mes nouvelles, car je sais que tu attends impatiemment. Nous sommes 25 en colonne mobile, sommes descendus à la gare de Francardo et après avoir soupé à la hate, nous avons marché toute la nuit, (40 Kilometres), imagine toi l’effort et la fatigue, à 3 heures le 11, nous étions en embuscade avec les gendes de Calacuccia, au village de Calasima, où les bandits Sanguinetti et Peretti se trouvaient mais les aboiements des chiens les ont prévenus et à 3 h. 15 ils ont tiré 3 coups de fusil au loin pour nous narguer. A 8 heures le 11 nous étions à l’hôtel à Calacuccia ; le sommeil et la fatigue nous terrassais. J’ai dormi de 9 à 12 h. et après avoir mangé de 13 à 17 heures, j’ai bien reposé, je suis très bien, bonne cuisine et un bon canapet. Je crois rester 2 jours ici, ensuite nous irons plus loin. Je suis dans le Niolo et j’ai vu le champ de foire. Je suis (avec) le brigadier Damiani, bon vivant. La brigade (Barbin) repart cette nuit. Très content et heureux. Et toi, es-tu rentrée ?

Bien des choses au Mal d. Logis. Et à toi mon chéri, mes meilleurs baisers. Heureusement nous avons profité de la matinée..

Adieu mon chéri je t’embrasse et je me couche.

Ecris moi colonne mobile à Corte à suivre. Timbre les lettres Ton minou qui ne t’oublie pas.

Emile. Chéri de toi.

Bonjour à tous.

   

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