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Mausoléo : la desserte
routière
Le 27 mai 1879,
après onze années de procédure, la Cour de Bastia
rend un arrêt en faveur de l'État et contre la commune
de Mausoléo
qui "revendiquait des droits d’usage
très étendus dans la forêt domaniale de Tartagine-Melaja".
A la suite de ce procès, la commune de Mausoléo
"a demandé à être admise à
jouir du
bénéfice de la transaction offerte en 1852 par M. Blondel."
Rappelons
qu’à cette époque l’inspecteur
général des finances Blondel "proposait" une
nouvelle
délimitation des surfaces boisées de l’île
selon un objectif en deux points :
- permettre
à l’État de
disposer des espaces forestiers utiles à
l’économie et exempts de
servitudes,
- laisser
aux communes
les espaces « sans avenir », et ce sans
compensation.
Un
élément plus confidentiel de l’accord
abordait la question du droit
d’usage des populations locales,
englobant notamment le
libre parcours des bêtes dans un espace où
l’activité première et vitale était
le pastoralisme. Or, le texte de l'accord indiquait que cet usage
était maintenu comme une
"tolérance révocable".
A
l’issue de cette « transaction »,
l’État a pris possession de 47 forêts
de l'île représentant une surface de près de
46 000 hectares.
Compte
tenu des difficultés d’accès
à ces espaces boisés, la mise en œuvre du premier
point
évoqué ci-dessus pour l'exploitation économique
des forêts de Corse a
nécessité
la construction de plusieurs routes forestières
entérinées
par les décrets des 28 Mars
1852 et 1er avril 1854. Parmi les
13 routes forestières à construire, la
route
forestière n° 3 visait la desserte
entre la forêt de Tartagine
et l’Île
Rousse et sa réalisation la faisait passer - et passe
toujours - à une
distance de deux kilomètres
du village de Mausoléo.
Mais, visée
économique ne rime pas forcément
avec service rendu à la population.
A maintes reprises, les habitants de Mausoléo, par la voix
de leurs
élus, réclamèrent
la desserte du village et le raccordement à la route forestière n° 3.
De même, dans sa séance du 30
août
1868, le Conseil
général de la Corse se faisait l'écho des
élus
locaux et avait émis « le vœu
que la commune de Mausoleo
soit
prochainement dotée de l’embranchement projeté en
1855 et 1856, et destiné à la
mettre en communication avec la route forestière n°
3. »
Pour autant, l'affaire
était-elle terminée ?
Non, car cent ans plus tard, le 09
septembre
1956, le Conseil municipal de Mausoléo demandait une
subvention
pour le
goudronnage du chemin vicinal reliant la commune à la route
forestière N°3 sur
une longueur de deux kilomètres.
Les élus soulignaient que
« depuis trente
ans aucun travail de réfection n’y a été
entrepris » et que « c’est
une des rares routes qui ne soit pas goudronnée ».
Jacques DENIS
Archives
départementales Corse-du-Sud, Ajaccio, sous série 7M.
La route forestière n° 3 a été
déclassée en 1973 et intégrée au
réseau départemental, elle porte aujourd’hui
la référence D963.
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