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Giussani : alliances et
déplacements
familiaux
Au cours de
discussions informelles au sujet des noms de familles, il est
fréquent d'entendre l'un des interlocuteurs affirmer qu'il n'y a pas de
lien de
parenté
entre les familles de deux villages qui portent le même patronyme.
Or,
l'examen de seulement trois générations d'une
constellation familiale suffit à démontrer la
mobilité des personnes et les
nombreuses interactions familiales dans les villages. Cela est
vérifié pour le Giussani.
Intéressons-nous par exemple au patronyme Trojani
qui est implanté à Vallica
du Giussani
bien avant le XVIIIè siècle.
La famille attribue
notamment un prénom, Michele
Angelo,
que l'on retrouve au cours des
générations suivantes.
Un Michele Angelo Trojani contracte mariage
à Vallica au
cours de l'année 1748.
Le couple aura six enfants. Le fils
aîné, Giovan Nicolo,
né au mois d'août 1749,
épouse Angela Francesca
Renucci à Olmi-Cappella
au mois
d'octobre 1776. Au mois
d'octobre 1779, Angela Francesca Trojani donne
naissance à un garçon, prénommé Michele
Angelo.
C'est ce Michele Angelo Trojani
qui, le 29 mai 1809
à Mausoléo,
épouse une demoiselle Maria
Felicita,
toisième d'une fratrie de quatre enfants. Maria
Felicita porte un patronyme non présent dans la pieve
jusqu'alors
: Maestracci. En fait,
le père de la jeune épouse, Francesco Antonio
Maestracci est venu s'établir à Mausoléo
où il a épousé, au mois
d'août 1782, Angela Stella Antonelli, appartenant à l'une des
plus anciennes familles
du village. Il est à noter que ce mariage a été
célébré par Giovan
Battista Crocicchia, le piévan du Giussani.
Saura-t-on un jour pour quelles raisons précises Francesco Antonio Maestracci,
né en 1755
à Corscia dans le
Niolo, est
venu se marier et s'établir à Mausoléo
? S'agit-il de l'alliance traditionnelle d'un berger
transhumant comme cela était fréquent à
l'époque ? Cela est vraisemblable. Mais un autre facteur -
social ou économique - pourrait avoir été
déterminant : le marié était le neveu de l'un
des prêtres impliqués dans les
graves événements survenus au cours de
l'été 1774
et le
cousin germain de l'un des onze pendus du Niolo.
En tous les cas, de cette branche Trojani issue de Vallica, successivement
alliée aux Renucci
d'Olmi Cappella,
aux Maestracci-Antonelli,
aux Omessa et aux Dellagiacoma,
toutes familles de Mausoléo,
naîtront les François
et Michel-Ange
(l'un d'entre eux était surnommé Calasima) ainsi que leurs
descendants
dont certains sont aujourd'hui encore présents à Mausoléo du Giussani.
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