Des questions ? Des réponses


Vous pouvez poser des questions au sujet des aspects judiciaire ou pénitentiaire des Corses déportés dans les bagnes et autres lieux de détention.

Pour ce qui est des réponses, vous pouvez apporter des compléments d'information.

Pour ce faire, veuillez contacter l'auteur à mausoleo.giussani[at]free.fr


QUESTIONS REPONSES

- En août 1808, les déportés d'Isolaccio auraient été acheminés vers la centrale d'Embrun en passant par Toulon. Or, ils n'apparaissent pas dans votre relevé, peut-être simple transit sans enregistrement ?


Il est exact que les déportés d'Isolaccio ont transité par Toulon avant d'être incarcérés à la citadelle d'Embrun. Il y a eu 141 déportés civils et 34 militaires. Parmi eux, seulement 34 ont été jugés à Bastia. 17 ont été condamnés à mort, dont 9 fusillés. 17 autres ont été "renvoyé devant Morand", ce qui signifiait leur mort sociale et un traitement politique hors des circuits de la justice ordinaire. C'est ainsi qu'aucun des hommes d'Isolaccio figure dans les registres du bagne de Toulon.


- Sur le devenir de condamnés vers 1840 pour des homicides par vendetta.

En l'absence de document d'archives judiciaires détruites a Bastia en 1944, quelles pouvaient être les destinations de réclusion pour ce motif à cette période ?
J'ai tout de même trouvé l'un d'eux dans votre étude mais il était condamné à perpétuité d'apres les infos judiciaires.
Comment approcher la destination de réclusion des condamnés si on ne dispose pas des archives du procès ?
Auriez vous d'autres pistes  de recherche à conseiller pour des peines moindres ?


- J'étudie actuellement le cas d'un condamné à la peine de mort pour assassinat, arrêt du 14 mai 1833, Cour d'assises de la Corse, Bastia.

La peine de mort a été commuée en réclusion à perpétuité, et, le 27 septembre 1831, le condamné a été transféré à "la maison pour peine n° 339".
Le dossier de l'intéressé, comme celui de beaucoup d'autres, a disparu des archives de Corse suite au bombardement de Bastia à la libération.
J'imagine que les maisons centrales, dépendant des circonscriptions militaires, concernant la Corse pouvaient être celle de Nîmes ou d'Embrun, mais je n'ai pas trouvé de référence au numéro indiqué.
Auriez-vous une idée de ce que pourrait être cette maison N°339 ?
A défaut, pourriez-vous m'indiquer une possible piste de recherche ?
Peut-on dire si telle région de Corse ou tel village a été plus crimnogène que d'autres ? La plus grande partie des condamnations résulte de crimes qui trouvent leur source dans des conflits locaux d'ordre agraire (limites de propriété, libre parcours du bétail). Ils sont envenimés par des pratiques politiques partisanes et un état de non-droit ou pour le moins un état de droit défaillant. Cette situation de fait, subie par les autochtones, touchait l'ensemble des régions et des villages de l'île.
je cherche des renseignements sur 2 corses natifs de Luri (20228). Il s'agit d'Antonpietri Antoine, condamné à mort (fratricide) en 1847 et gracié... qui serait mort au bagne, mais lequel et quand ? (aucune mention du décès à l'Etat civil); son beau frère (Paravisini) condamné pour complicité est mort à Le Palais  (Belle-Ile en mer)...
Merci de me renseigner sur cet aspect oublié (censuré !) de ma famille. Antoine Antonpietri serait-il mort à Toulon ?
Le signalement complet de Paravisini François est porté à la page 337 du livre des Forçats corses au bagne de Toulon.
Antonpietri Antoine ne figure pas dans les registres du bagne. Il y a tout lieu de penser que suite à la commutation de sa peine il a été transféré dans un centre de détention spécialisé et non au bagne de Toulon.
Je me suis intéressé aussi aux déportés du Fiumorbo (une de mes ancêtres en etant originaire).
En faisant le dépouillement systematique des décès d'embrun, où presque tous périrent, j'ai été surpris par le décès d'une femme d'isolaccio, Catarina Giuseppa GOVANI en avril 1809, n'ayant jamais entendu qu'une femme ait été déportée, auriez vous des informations à ce sujet ?
Par ailleurs sauriez vous si certains sont morts soit à Toulon, soit pendant le transfert de la Tour Royale à Embrun ?
Savez vous aussi s'il existe un relevé des bagnards corses à Toulon.
Il n'y a pas eu de femme déportée et le patronyme Govani ne figure pas parmi les personnes d'Isolaccio incriminées dans cette affaire.
Trois des hommes déportés, dont le maire du village, n'ont pas été enfermés à la Tour-Royale.
Apparemment, Il n'y a pas eu de mort à Toulon ainsi que pendant le transfert à Embrun.
Il n'existe pas de relevé particulier des bagnards corses aux archives du port de Toulon. En revanche, le livre Forçats corses, déportations au bagne de Toulon, 1748-1873, publié aux éditions Privat, comporte un index alphabétique des patronymes des forçats corses au bagne de Toulon, ainsi qu'un index des villages d'origine de ces forçats. 

Au sujet des Colombani d'Isolaccio du Fiumorbo
- Sept Colombani figurent sur deux listes d’accusés civils et militaires.

Parmi eux :

 - Simon Brando Colombani, fils de feu Mariano et Marie, taille de 5 pieds, un pouce, cheveux et sourcils châtains, front petit, yeux gris, nez aquilin, bouche moyenne, visage ovale, menton rond, âgé de 44 ans, né et domicilié à l’Isolaccio, canton du Fiumorbo (Golo), cultivateur, adjoint municipal, prévenu d’être un des chefs de l’insurrection et de la réunion des habitants de l’Isolaccio, qui ont fait feu sur la gendarmerie, la nuit du 21 au 22 mai 1808.

Simon Brando, présent au procès, a été condamné à la peine de mort par la commission militaire spéciale, le 4 août 1808. Il a été passé par les armes, avec huit autres condamnés, sur la place de Corte à Bastia, le 5 août 1808 à six heures du matin.

Est-il exact que les galères à Marseille on été supprimées en 1748-1749 ?
Les discours, les textes officiels et nombre d'historiens font état de la fermeture des galères à Marseille dès la réunion du corps des galères à celui de la marine prévue par la législation dès 1748 et l'ouverture concomitante du bagne de Toulon.

L'analyse sur le terrain démontre une réalité quelque peu différente. L'ouvrage sur les forçats corses déportés au bagne de Toulon relate de multiples aller-retour de forçats entre les deux ports bien au-delà de 1748.

Dans sa lettre du 1er juillet 1763 adressée  à M. de Bompar commandant de la marine à Toulon, le duc de Choiseul ajoute un post scriptum : "'si les galères que l'on arme à Marseille pouvaient [servir] à la destruction de la galiote des Rebelles corses qui a [arrêté] un bâtiment français..."
[Voir affaire de Fornali ]

Le 26 janvier 1766, M. Hurson, intendant de la marine à Toulon, écrit au duc de Choiseul pour lui exprimer "la nécessité d'établir dans les hauts de la corderie de Marseille un bagne pour débarasser les galères d'une partie des forçats qui y sont en trop grand nombre". C'est le gouverneur militaire Milet de Monville qui établit et propose un projet entériné par les autorités le 19 avril 1766 : "... L'établissement d'un nouveau bagne au 1er étage du batiment cotté AB à l'arsenal de Marseille fait partie des ouvrages ordonnés [par le Roi]... 76 lits de camp sont installés le 6 mai 1766.

Le registre 1 0 127 du service historique de la défense, département marine à Toulon porte une mention à sa première page : "La chiourme de Marseille est arrivée à Toulon les 12 et 13 octobre 1781, [en] partie par mer sur la galère Ferme..."
Est-ce qu'il existe des archives sur les gardiens de prison de Toulon de 1880 1897 ? Car un de mes ancêtres y était .
Auriez-vous eu connaissance d'expériences médicales réalisées sur les forçats ? Oui, il y a eu à plusieurs reprises des expériences médicales réalisées sur les forçats. Les plus courantes visaient à tenter de soigner les malades avec toutes sortes d'expédients lors des épidémies de typhus ou de choléra. Au milieu du XIXè siècle, le médecin chef de la marine, le docteur Lauvergne, menait des études en phrénologie pour déterminer les caractères particuliers des forçats, dont des Corses, en fonction de leurs bosses crâniennes.
En 1766, un courrier reçu à Toulon prouve que le ministre de la marine donne son aval et les détails d'une expérimentation qui porte sur la nourriture des forçats. [Source : Service historique de la défense, département marine, à Toulon, registre 1 A 59 ] Voir aussi l'article de Jacques Renucci "Des bagnards inclassables", La Corse votre hebdo, 27 août 2011.

  - Comment et où se procurer l'ouvrage

 - Prochaine conférences 



- Vous avez aimé cette page et vous souhaitez en faire profiter d'autres internautes ?

Vous pouvez la partager sur le réseau Facebook.

   

    © Copyright J. Denis, 2008. Tous droits réservés