De son village de Pigna, Toni
Casalonga interpelle les citoyens conscients - oui, il en
existe
encore - au sujet des choses simples de la vie quotidienne et de leur
mutation dans le temps.

Paese, tomba, alivu - ou
castagnu - pecure ou capre, pagliaghju, sumere, fichi... Ces mots paraissent
insignifiants, déconnectés les uns des autres.
Or, tout
est lié et interdépendant. Et, le choix (provocateur ?)
iconographique de l'invitation - la reproduction d'une gravure de Toni
Casalonga - résume à lui seul la perte de la
distance du regard qu'évoque notre artiste.
Oui, aujourd'hui en Corse,
les grues du bâtiment remplacent la multitude des pierres des
murs des chjassi qui ont
été laborieusement construits par les anciens.
Plus grave
: l'habitude devient normalité au point de
faire oublier la responsabilité de chacun face à
l'avenir.
Est-ce bien de cette Corse-là
dont nous
voulons faire modèle ? Doit-on accepter inexorablement ce que
l'on nous
présente comme un avenir évident ?

N'est-il pas
nécessaire de poursuivre la réflexion ?
Le 4 mars 1731, les
théologiens Corses
réunis au couvent
d'Orezza - ce
couvent en ruines dont la collectivité se soucie uniquement par
des mots
mais sans résultat concret - entendaient contribuer au
débat concernant la situation et l'avenir de la Corse.
Les théologiens Corses ont alors courageusement
posé une huitième question : «
Quel est l’avis de l’assemblée sur le quid agendum hic et nunc ?
», expression que l’on peut traduire par « que
peut-on faire ici immédiatement » ?
Après un large débat,
la réponse a été apportée, sans
équivoque : « Si la République s’obstine
à rejeter les requêtes, il faut soutenir la guerre et,
à plus forte raison, si elle vient, à force ouverte,
opprimer les peuples ».
Ces propos légitimaient la révolution corse.
Trois siècles plus tard
serait-on aveugles, sourds et en retrait quant à notre
implication das la vie civile ?
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davantage, consultez le site internet du Spaziu 