Isulacciu di u Fium'Orbu, juin 1808

Le nombre des déportés


Dès le début de la répression, 167 hommes sont enfermés dans la chapelle d’Isulacciu située à l'entrée du village.

Parmi ces hommes, 26 seront jugés à Bastia. Le procès de Bastia est intenté à l'encontre de ces 26 hommes auxquels il convient d'ajouter 8 contumaces, soit 34 personnes.

9 accusés sont condamnés à mort et aussitôt fusillés.

Ainsi, sur les 34 accusés, 8 ont réussi à se soustraire à une condamnation certaine, 9 ont été fusillés. Il reste 17 hommes présents qui sont - selon la formule habituelle de la justice d'exception - « renvoyés devant Morand », ce qui signifie que bien que non condamnés ces hommes seront tout de même déportés à la prison d’Embrun.

Pour mémoire, la liste nominative des "passagers" du navire la Danaé qui déporte sur le continent les hommes non condamnés fait état de 141 prisonniers.

Les 17 rescapés du procès de Bastia renvoyés devant Morand en font partie, ils ont bien été déportés à Embrun.

Quant aux militaires corses impliqués dans l'affaire et au nombre de 34, ils sont détenus à l’île d’Elbe. Ces hommes seront embarqués en direction de Toulon sur bateau le Red Bridge. Ils sont alors enfermés au fort Joubert de Toulon (appellation à l'époque du fort Lamalgue proche de la Tour-Royale).

Parmi ces militaires corses

- 17 seront envoyés au dépôt colonial de l’île de Ré.

- 17 seront envoyés au dépôt colonial de Marseille, alors commandé par le général Cervoni.

Répondant à une organisation très complexe et fluctuante, ces dépôts militaires visaient à canaliser toutes sortes d'insoumis, réfractaires et autres militaires en proie à la hiérarchie et à la justice militaires. Il est vraisemblable que les militaires corses incriminés furent pour la plupart expédiés en Guadeloupe.

Le nombre total des déportés suite aux évènements du Fium'Orbu s'élève par conséquent à 175 : soit 141 de la Danaé + 34 militaires.

Pour mémoire, on notera que le nombre total de personnes ayant eu à subir les évènements s'élève à 193, soit 175 déportés, 9 fusillés, 8 contumaces et le commandant Sabini qui fut la première victime de la répression politique napoléonienne.

   

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