La
première édition de Ribella,
parue en juin 2013, est épuisée alors que l’ouvrage
est encore demandé. Une deuxième édition est
à paraître en mai 2016, sous une nouvelle couverture, un
nouveau format et une nouvelle maquette, tant ce recueil est loin
d’avoir pleinement atteint le lectorat qu’il mérite,
avec ses 23 brèves nouvelles, réparties en trois
sections, puisant dans trois sources distinctes :
l’histoire, les souvenirs et le temps présent.
Storia, offre une série de 9 petits
tableaux illustrant diverses rencontres de l’imaginaire et de
l’histoire. « Ribella », par exemple,
l’inaugure en plongeant U Babbu di a Patria dans une romance
inattendue, mais si crédible pour qui sait lire dans le
cœur ce que les annales négligent de rapporter…
« Tu m’uccide o crudele » change la perspective,
évoquant l’emprise d’une figure historique sur un
personnage d’aujourd’hui. Toutes les nouvelles jouent ainsi
avec les multiples manières de se projeter dans le passé
lointain, ou de s’en laisser pénétrer.
Nustalgia, est un point de passage
obligé, une manière de se ressourcer à quelques
souvenirs marquants d’avant l’âge adulte. Ils
surgissent dans 7 nouvelles où le récit n’est
parfois qu’un canevas réveillant une multitude de
sensations, comme, par exemple, dans « Tempu passatu
», brodées sur l’empreinte laissée par la
grand-mère ; et parfois un vrai scénario conduisant
à une émotion marquante, indélébile, comme
dans « Semper fidelis ».
Saynètes, propose 7 séquences
directement ancrées dans le présent, mais servies sur un
mode distancé, avec des tonalités où
l’ironie douce-amère dose bien la distribution des
indulgences et des sévérités.
« Dancernapping », par exemple, met en
scène un individu qui, cherchant sa salle de muscu, bascule dans
un univers où il ne comprend plus ce qui lui arrive.
« Débarras ! » n’est rien
d’autre qu’une tranche de vie cocasse
prélevée au scalpel dans le quotidien d’une
équipe enseignante.
En
couverture, « La Belle Rosine* », dans sa
nudité sereine et assumée, me dispense de
développer la manière dont, avec bonheur, Marie-Paule
Dolovici ponctue son recueil de scènes ardentes.
Préservons, ici, leur valeur de jolies surprises glissées
dans l’œuf en chocolat (quoiqu’il ne s’agisse
pas, loin de là, de Kinderlitteratur).
[] Xavier Casanova
Marie-Paule Dolovici,
Ribella et autre nouvelles,
Barrettali : A Fior di Carta, 2016
(Coll. npc. 1ère édition 2013)
Format
poche 110x180, 128 pages
ISBN
979-10-95053-09-5
10,00
€
* Antoine
Wiertz, 1847 (huile sur toile)
- Pour plus d'informations, consultez le site
internet des éditions A
Fior
di Carta
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